« Surf in the City », entre mythes et technologie…
En bon résident de la ville, le photographe Paul Ripke a souhaité réaliser une œuvre « qui représente la ville de Hambourg d’un point de vue futuriste ». Les plus observateurs reconnaîtront, en effet, le grand port de la ville de Hambourg, « Hafencity ». Un lieu où grues et éoliennes, industrie et écologie se côtoient… Les autres pourront se laisser emporter par le mystère de cette création…
Nous sommes au crépuscule d’une époque, à la fin d’une ère sur laquelle la nuit va s’abattre. Tout semble étrangement calme. Le mouvement est induit partout ; le remous des vagues, le surfeur en suspens, les voiles au lointain… et pourtant, tout semble étrangement figé.
La nature, elle, semble avoir retrouvé son aura magique, qui peuplait les récits mythologiques. Le monde paraît comme immergé par les eaux ; aucune terre n’étant visible à l’horizon. Des hommes et des femmes dénudées ne font plus qu’un avec l’écume de la mer, comme si les esprits de l’eau ressurgissaient. Le wakeboarder surplombe la scène, « sautant par-dessus de nombreux corps humains », marquant ainsi la suprématie de l’homme sur les éléments. Un sport qui, selon Paul, est « celui du futur »…
« Surfer sur la ville », un fantasme qui sera peut-être possible dans une époque post-apocalyptique, à l’image de cette création…
Diversité et expérimentations, maîtres mots de cette création
Au final, Paul Ripke cite cette création comme un bel exemple de travail d’équipe : « la diversité permet toujours de créer les meilleurs résultats ». Pour le photographe, collaborer avec d’autres artistes sonne comme une évidence. S’il s’est engagé dans TEN, c’est parce qu’il « aime travailler avec des personnes de différents pays et adore mélanger les styles pour créer quelque chose d’unique».
Nik Ainley, illustrateur numérique, rejoint cet avis. Travailler à plusieurs « est très divertissant, surtout si nos styles respectifs sont très différents. Nous nous sommes vraiment amusés dans cette production internationale ». S’il s’est lancé dans l’aventure TEN, c’est en grande partie grâce à son partenaire lui-même. « Travailler avec un photographe comme Paul était une offre que je ne pouvais décliner », avoue-t-il. Une expérience qu’il n’a d’ailleurs pas regretté ; « remarquablement bien » sont les deux mots qu’il emploie pour parler de la collaboration.
Avant la mise en ligne de la création, les deux artistes révèlent l’une de leurs techniques de création :
Le photographe utilise beaucoup la postproduction lorsqu’il travaille : « au départ, j’ai tendance à faire un peu de montage sommaire pour me faire une idée de la façon dont je vais optimiser la photo pour arriver au résultat que je cherche à obtenir ».
Nik Ainley, lui, possède une technique de travail très empirique : « j’assemble très vite les éléments sous Photoshop, je les déplace, je modifie l’éclairage, je regarde ce qui rend bien. Parfois, vous devez essayer quelque chose pour voir à quoi cela va ressembler ». En fonction de ce qu’il souhaite réaliser, il essaie toutes sortes de techniques jusqu’à trouver celle qui convient le mieux.
Télécharger le PSD aujourd’hui sur TenByFotolia
Qui sont-ils : Paul Ripke et Nik Ainley ?
Paul Ripke, la photographie avec l’école de la vie L’Allemand Paul Ripke, aujourd’hui photographe professionnel, n’a pourtant jamais étudié « quoi que ce soit en rapport avec la photographie »… ce qui ne l’a pas empêché, à force de travail et de curiosité, de convaincre des marques telles que Red Bull, Axe, Hermès Europe ou encore Hugo Boss. Il ne le cache pas, « pour être photographe, il faut savoir « être créatif et (…) savoir comment utiliser votre équipement », avant d’ajouter « mais en fin de compte tout cela n’est que théorique. La plupart du temps il vous suffit de sortir et de vous y mettre ».
Nik Ainley, le physicien de l’image Illustrateur numérique anglais, Nik Ainley nous confie : « mon parcours n’a absolument rien à voir avec la création artistique. Après avoir quitté l’école, j’ai fait des études de physique à Londres, et c’est à cette occasion que j’ai fait la découverte de Photoshop ». Captivé par l’outil, il passe alors la plupart de son temps à essayer de le maîtriser. Le déclic a lieu ; il sait que sa vie ne sera pas consacrée à la physique, mais bien à art numérique.
Interview de Nik Ainley
###### Part 1 : PERSONNALITE ET PARCOURS DE L’ARTISTE
Je m’appelle Nik Ainley et je suis illustrateur numérique à Oxford, au Royaume-Uni.
Mon parcours n’a absolument rien à voir avec la création artistique. Après avoir quitté l’école, j’ai fait des études de physique à Londres, et c’est à cette occasion que j’ai fait la découverte de Photoshop. Dès que je l’ai essayé, j’ai été captivé ; je passais la plus grande partie de mon temps libre à apprendre tout ce que je pouvais à son sujet et tout ce qui concernait l’art numérique en général. Bien que j’aie poursuivi et décroché mon diplôme, dans ma tête j’avais pris la décision d’embrasser une carrière de graphiste, de quelque manière que ce soit.
Après l’université, j’ai travaillé quelques années comme concepteur de site Internet pour une grande entreprise technologique, tout en continuant de produire des illustrations et d’apprendre pendant mon temps libre. J’ai fini par attirer l’attention de divers magazines industriels désireux de me passer commande et de publier également mon travail. En conséquence, des clients et des agences plus importantes m’ont rapidement fourni du travail. Quelques mois après la première publication de mon travail, je me suis dit que je pouvais en faire mon métier à plein temps, dont acte.
Cela fait à peine plus de sept ans, et j’ai travaillé depuis pour certaines des plus grandes marques et agences, dans le monde entier.
2. Quel est le mot qui vous définit le mieux ?
3. Comment définiriez-vous votre style ?
Je pense avoir un style assez varié, j’essaie toutes sortes d’aspects et de techniques, en fonction de ce que je souhaite réaliser. Si je devais déterminer un élément qui unit stylistiquement mes créations, cela serait le niveau de complexité ou de détail. Ce n’est pas qu’elles soient incroyablement chargées, mais je ne donne pas dans le minimalisme. C’est une chose que j’apprécie beaucoup dans le travail d’autres personnes, mais qui ne m’intéresse pas à titre personnel. La combinaison d’éléments de natures différentes est quelque chose que j’essaie souvent de faire ; je trouve très intéressants le mélange ou la juxtaposition de formes et de figures contrastées.
4. Quelles sont vos influences ?
Je suis principalement influencé par ma vie quotidienne et le travail de mes contemporains. Je trouve souvent mes idées lorsque je vais çà et là, ou que je fais quelque chose sans lien avec le travail. Je pense que dans de tels cas, l’influence provient directement de mon environnement et de mes activités.
Consulter le travail des autres est aussi quelque chose que je fais souvent. Non pas pour avoir des idées ou voir ce que font les gens, mais uniquement parce que j’aime ça. Regarder la production des autres en ligne et souhaiter pouvoir faire quelque chose de similaire est l’une des raisons qui m’ont poussé vers l’art numérique. Ce désir n’a pas faibli avec les années.
5. Vos origines et la culture de votre pays vous ont-elles influencé ? Dans quelle mesure ?
C’est difficile à dire pour moi, car je n’ai pas eu l’occasion de grandir au sein d’une autre culture. Cela a certainement influencé mon travail, comme tout le reste chez moi. La Grande-Bretagne possède dans l’ensemble une culture artistique marquée dans différents domaines, y compris l’illustration. Cela n’a certainement rien gâché.
6. Selon vous, quelles sont les qualités requises par un photographe / designer ?
Pour être illustrateur (et non designer, ce qui requiert selon moi des compétences différentes), je pense que l’une des choses les plus importantes est de ne pas perdre de vue ce que l’on est censé illustrer. L’illustration n’est pas simplement un dessin, produit pour lui-même, il s’agit d’illustrer quelque chose. Qu’il s’agisse d’un concept élaboré, d’un message ou d’une chose aussi simple qu’un unique mot, cela va influer sur la marge de manœuvre dont on dispose pour réaliser l’illustration.
Bien entendu, un sens de l’esthétique est essentiel, et la capacité d’adapter et de modifier votre idée au fur et à mesure est très importante lorsque l’on travaille avec des clients.
LA CRÉATION TEN
7. Pourquoi avez-vous rejoint le projet TEN ?
Travailler avec un photographe comme Paul était une offre que je ne pouvais décliner, et avoir l’occasion de visiter Hambourg et de rencontrer des personnes sympathiques m’a également bien motivé. J’ai pour principe de toujours accepter ce type de projet, car je suis conscient de la chance que j’ai de faire un travail qui m’autorise ce genre de choses, et il serait dommage de décliner une telle offre.
8. Travaillez-vous souvent en tandem, comme pour ce projet ?
Je travaille habituellement seul en ce qui concerne la création de l’illustration elle-même, en lien avec un ou plusieurs directeurs artistiques en charge du projet. J’ai parfois travaillé avec d’autres artistes à la réalisation d’illustrations, dans le cadre de projets personnels ou non commerciaux. C’est très amusant, surtout si nos styles respectifs sont très différents.
9. Comment la collaboration avec cet autre artiste s’est-elle déroulée (élaboration, instructions, organisation, communication…) ?
Remarquablement bien. Un travail considérable attendait Paul et son équipe, pour organiser les lieux des prises de vues, les modèles et autres. Tout a cependant été mené très efficacement, et j’ai pu faire mon choix parmi un grand nombre de superbes photos.
10. Que vous a inspiré le thème imposé ?
Le thème m’a surtout donné l’intuition des aspects de l’architecture de Hambourg qui devaient ressortir sur l’image finale, ainsi que des éléments en 3D à créer et de l’impression générale que devait dégager cette image.
###### Part 2 : Partie technique ######
11. Quel sont vos outils et instruments nécessaires ou de prédilection (appareils, logiciels…) ?
J’effectue quasiment tout le gros du travail sous Photoshop. Pour la 3D, j’utilise 3DS Max comme application 3D principale, et ZBrush comme outil de sculpture. Divers autres programmes comme Illustrator me servent également, mais pas dans le cas de cette image.
12. Pouvez-vous décrire vos méthodes de travail habituelles en quelques lignes ?
C’est très empirique, j’assemble vite fait les éléments sous Photoshop, je les déplace, je modifie l’éclairage, je regarde ce qui rend bien. Parfois vous devez essayer quelque chose pour voir à quoi cela va ressembler.
13. Vos outils et votre méthode de travail ont-ils été différents pour TEN ? Si oui, dans quelle mesure ?
14. Pouvez-vous nous révéler quelques « trucs » sur votre travail et sur les techniques que vous avez utilisées pour cette création ?
Rien de spécial, il vaut mieux regarder la vidéo.
Interview de Paul Ripke
###### Part 1 : PERSONNALITE ET PARCOURS DE L’ARTISTE
Je m’appelle Paul Ripke, je suis un photographe à Hambourg.
Je suis autodidacte, tout ce que je sais aujourd’hui, je l’ai appris par moi-même au fil du temps. Je n’ai jamais étudié quoi que ce soit en rapport avec la photographie, mais j’ai passé quelques années à l’université.
2. Quel est le mot qui vous définit le mieux ?
Changement.
3 . Comment définiriez-vous votre style ?
En studio j’utilise beaucoup les flashs, mais la plupart du temps avec une seule source de lumière. J’aime l’aspect brillant et jazzy que l’on peut créer avec un éclairage bien orienté.
Pour obtenir l’aspect final d’une photo, j’utilise la postproduction. Au départ j’ai tendance à faire un peu de montage sommaire pour me faire une idée de la façon dont je vais optimiser la photo pour arriver au résultat que je cherche à obtenir. Heureusement, dans mon studio, je travaille avec des gens très talentueux qui apportent la touche finale.
Pour la photographie de rue, j’aime que les photos restent brutes, je ne fais presque pas d’édition.
6. À votre avis, quelles sont les qualités requises pour être photographe/designer ?
Être photographe ça n’est pas seulement photographier, c’est un véritable projet. Vous devez être créatif et vous devez savoir comment utiliser votre équipement, mais en fin de compte tout cela n’est que théorique. La plupart du temps il vous suffit de sortir et de vous y mettre.
TEN CREATION
7. Pourquoi avez-vous rejoint le projet TEN ?
J’aime travailler avec des personnes de différents pays et j’adore mélanger les styles pour créer quelque chose d’unique.
8. Est-ce que vous travaillez souvent à deux, comme pour ce projet ?
J’ai l’habitude de travailler en équipe avec beaucoup de personnes différentes selon les projets. Souvent ce n’est pas avec une, mais avec de nombreuses personnes et chacun est responsable de domaines différents dans le projet. Des directeurs artistiques aux clients en passant par les opérateurs.
La diversité permet toujours de créer les meilleurs résultats.
9. Comment se passe la collaboration avec les autres artistes (réflexion, briefing, organisation, communication…) ?
Au départ c’était un peu compliqué, car beaucoup de personnes ont participé à ce projet. Une fois que nous avons commencé, tout s’est très bien passé.
Nous avons organisé des trucs de dingue pour vous divertir et pour créer de superbes clichés dans le temps qui nous était imparti.
10. Quels messages, émotions ou idées vouliez-vous transmettre à travers votre création ? Et qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Nous voulions faire quelque chose qui représente la ville de Hambourg, avec ses beaux bâtiments et ses paysages. Sur la photo vous pouvez voir le grand port « Hafencity ».
Je voulais aussi faire apparaître certains sports qui se fondent dans le cadre ainsi que quelques personnes nues.
###### Part 2 : Partie technique
11. Quels sont vos outils ou matériels (appareils, logiciels…) préférés ou dont vous avez eu besoin ?
J’utilise différents appareils photo, en fonction de la situation…
Pour le projet Ten Collection, nous avons principalement utilisé le Phase One iq180 avec des lumières de studio et des flashs…
Au quotidien et pour mes reportages, j’emporte toujours mon Leica M9.
Il est léger et les gens ont tendance à être plus naturels face à cet appareil photo.
12. Est-ce que vous avez utilisé des outils particuliers et travaillé différemment pour TEN ? Si oui, dans quelle mesure ?