Salut Jibé ! Pour ceux qui ne te connaissent pas, tu peux refaire une description, parcours et tout et tout ?
Salut ! Je m’appelle Jean-Baptiste Pollien, j’utilise le sobriquet « Jibé » parce que c’est plus court et je suis graphiste et illustrateur freelance depuis bientôt dix ans à Lyon ! Je suis aussi auteur de BD et j’ai publié quelques titres comme « Sans emploi » ou « Basse Def ». Je m’occupe aussi toujours de mon blog BD tant bien que mal, et ça se passe sur www.chezjibe.com. Sinon j’ai eu 38 ans hier. (ndlr : Bon anniversaire !)
C’est quoi ton style ?
Techniquement, on appelle ça de la ligne claire, genre Tintin, mais avec mes BD en pixel, j’imagine qu’aucun style ne s’applique vraiment… sauf le pixelart, bien entendu. J’ai un style assez simple et lisible, et j’utilise de moins en moins de couleur parce que je ne suis pas doué avec ça et que ça me permet de gagner de temps !
Tu fais quoi en vrai, ton travail ? (Dans le sens, ton coeur de métier, ta passion)
Ha ha ha, faire de la BD n’est pas un vrai travail ? Pourtant ça fait partie de mon activité professionnelle, et même si mes BD publiées ne me rapportent clairement pas beaucoup en regard du travail fourni, les commandes de BD par des clients classiques sont suffisamment rentables pour le moment. Au-delà de ça, je suis graphiste, c’est un métier complémentaire et j’aime bien jongler entre différents supports graphiques.
En 2011, on avait fait une interview pour « Sans emploi- Tome 1 » et les aventures de Constantin. Qu’est-il devenu ? (dessin animé ? tome 2 (Itw en 2012), tome 3 (je l’ai raté celui là) ?
Depuis le tome 1, les aventures de Constantin ont connu une suite avec un deuxième tome appelé « Marche ou rêve », toujours édité chez Marabulles, puis un troisième appelé « A l’est », auto-publié cette fois ci (et toujours disponible sur le site lulu.com). Avec la boite de production Big Company, on a essayé de produire une version animée, mais les diffuseurs n’ont pas donné suite au projet. Pour le moment, Constantin est en stand by faute de temps, mais qui sait, peut-être que je me repencherais un jour sur son cas.
Quelques explications sur tes différents projets ? (kekekokki, jibé au musé…)
Grâce à « Sans emploi », j’ai pu faire connaitre mon travail et multiplier les collaborations. Par exemple, Aalex et Delfine des éditions Issekinicho m’ont proposé de faire partie de l’ouvrage collectif « Kokekokko » qui regroupe les récits de seize auteurs sur leur séjour au Japon. L’association Lyon BD qui s’occupe du festival du même nom qui a lieu chaque année en juin m’a aussi commandé quelques livres : l’un s’appelle « Jibé au musée » et relate la résidence d’un mois que j’ai effectué au musée gallo-romain de Lyon, avec un brin de pédagogie et d’humour. Un autre s’appelle « Les Traboules du Temps », et il regroupe l’ensemble des cases qui ont été réalisées dans le cadre du record du monde de la plus grande BD ! Je suis donc co-détenteur d’un record du monde officiel, en scénarisant et storyboardant cette histoire qui s’est étalé sur 1,6 km de long. J’ai aussi dessiné d’autres récits, organisé des expos, bref, j’ai pas chômé.
Alors Basse Def, c’est quoi ? Qu’est-ce que cela raconte ?
L’idée première de Basse Def, c’est de savoir comment on pourrait vivre avec les règles arbitraires qui régissent les jeux vidéo, comme les limites de temps, les scrollings forcés, la gestion étrange de l’argent, l’idée d’avoir plusieurs vies, etc. En partant de cette idée, j’ai brodé l’histoire de deux geeks, Ludo et Simon, qui se font enfermer dans un vieux jeu NES et dont ils doivent sortir. Le récit se présente sous la forme de comic strips successifs, un peu comme Sans emploi. J’ai commencé à publier cette BD sur mon blog en octobre 2012, et quand j’ai achevé le récit en mars 2013, Florent Gorges, le fondateur des éditions Omaké Books, m’a proposé de compiler cette histoire au format papier. Connaissant son affinité pour les jeux vidéo, j’ai tout de suite accepté, car je savais qu’il comprenait ce genre de récit.
Alors Super Basse Def, c’est quoi ? Qu’est-ce que cela raconte ?
Hé bien c’est la suite de Basse Def, pardi ! Mais avec un poil plus d’ambition : j’ai tenté d’améliorer les visuels en pixelart, passant de la génération des consoles 8 bits à celle des 16 bits et j’ai ajouté de nouveaux personnages. L’histoire commence quand Lisa, la sœur de Ludo (l’un des deux héros du premier épisode), part à la recherche de son frère qui a disparu depuis quelques temps. Au gré de ses recherches, elle se fait aspirer dans une console de jeu et doit à son tour trouver le chemin de la sortie. Le principe de l’histoire qui s’étale tout au long de comics trip est le même.
WHAT ? Un jeu NES ?? Non sérieux ! Raconte ! #rétrogaming ? Où ça ? Où ça ?
Alors pour assurer la promotion de Super Basse Def, Florent et moi nous sommes demandés ce qui pourrait marquer les gens. Pour Basse Def Deluxe, la réédition grand format du premier Basse Def, j’avais réalisé une version animée de la BD sous la forme d’un DVD vidéo. Cette fois-ci, Florent m’a proposé de collaborer avec Broke Studio, un petit studio de développement qui avait déjà réalisé un jeu appelé « Twin Dragons ». Un jeu vidéo NES avec Ludo et Simon s’est donc rapidement imposé, comme ça la boucle est bouclé ! Je réalise l’ensemble des graphismes, j’ai composé quelques morceaux, fait le scénario et participé au level design… et c’était très amusant à faire ! En savoir +
Alors on achète tout cela où ?
Le jeu est disponible en précommande sur le site de Omaké Books et sera distribué dès cet été.
Les illustrateurs comme toi sont vraiment trop souvent pas assez mis en avant sur la scène, après avoir lu ton post facebook (y’aura le lien) Peut-tu nous dire comment vous arrivez à vivre d’amour, d’eau fraiche et de passion ? Je suis admiratif.
En ayant plusieurs cordes à mon arc. Il est clair que si je me contentais de ne faire que de la BD, j’aurais déjà mis la clé sous la porte. Je suis graphiste de formation, c’est un métier de l’image qui me plait et qui est complémentaire de l’illustration ou de la BD, en ce qui me concerne. C’est une activité plus classique où le marché est plus sain, avec de meilleures rémunérations. J’essaie toujours d’acquérir de nouvelles compétences, afin de ne pas faire du sur-place et de proposer quelque chose de nouveau ! Je m’essaie au motion design, dernièrement.
Depuis 2011, Olybop est là et le sera pour les prochaines aventures ! Tu mérites !
C’est super gentil de votre part ! Merci pour votre soutien depuis tout ce temps !
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