Quand j’ai rencontré plus longuement Geoffrey quand nous étions Jury à l’OpenduWeb, nous avons discuté de son projet sur Instagram et de son livre. Le truc intéressant c’est l’approche et la démarche de l’utilisation du support.
Cette interview et ce petit concours ouvre le bal de la fête ! Il y en aura tout au long du mois de janvier et février pour fêter les 5 ans du blog !
Bonjour Geoffrey, peut-tu te présenter brièvement pour ceux qui arrivent dans le monde du design ?
Hello David, tout d’abord je te remercie pour cet échange et ta curiosité ! Je m’appelle Geoffrey Dorne, fondateur de Design & Human et designer indépendant. Je suis également l’heureux blogueur sur http://Graphism.fr 🙂 Parmi mes autres casquettes j’organise des événements sur le design (*DI*/zain), j’ai également été chercheur en design, etc. 🙂
Comment as-tu découvert l’existence d’instagram ?
J’ai découvert Instagram grâce à Twitter puis les usages et schémas très classiques qui en retournaient (autoportrait, photo de chat, de nourriture, etc.). J’ai ainsi décidé que mon utilisation d’Instagram se ferait pour une raison précise. Je ne savais pas encore laquelle.
Quelle a été ta première impression en voyant arriver sur le marché ce nouveau concept en terme de design, d’expérience ?
Je le dis souvent : « Si on m’avait dit qu’une application servant à prendre une photo carrée et à lui mettre un filtre aurait valu un milliard de dollars, je ne l’aurais pas cru!». Et pourtant, j’ai très vite compris la magie d’Instagram au travers de sa fonction qui est de transformer notre quotidien -banal- en souvenir nostalgique et donc, en émotion. Ce « truc » fonctionne très bien en général. Ici, l’idée de l’appliquer à la photo sur smartphone tombait au bon moment.
Comment a tu commencé à l’utiliser et a quel moment tu a prit conscience qu’il fallait l’exploiter autrement ?
J’ai publié mon premier dessin sur Instagram le jour du rachat par Facebook. Hasard du calendrier. J’ai tout de suite décidé que le dessin serait mon mode d’expression sur cette machine à changer les photos en photonostalgies.
Nous avions discuter à l’Open du Web que les médias sociaux c’est bien mais que tout le monde peut (et doit) se les approprier. Est-ce ce que tu as fait ?
Avec Instagram, c’est sur. Concernant Facebook et Twitter, j’ai un usage semi pro/privé qui me représente bien. Je ne dissocie pas le travail de ma vie, ma vie étant de créer toutes sortes de choses. Les outils et medias sociaux étant très nombreux, je tache aussi de faire bien attention à ne pas me diluer dans trop de choses parfois futiles.
Le fait de faire 1 dessin par jour, Quel en était l’objectif ? Personnel, professionnel, viral…
Là encore, c’est mêlé. l’objectif étant un vrai challenge. Imaginez que vous faites un dessin par an. Il faut absolument que ce dessin soit incroyable, réussi, un chef d’œuvre. Afin de retirer toute cette pression de la conquête du chef d’œuvre, j’ai décidé de faire un dessin par jour pour progresser, apprendre, rater et enfin réussir. L’objectif était donc tout simplement de grandir dans mon apprentissage du dessin.
A partir de combien de temps la chose à « prise » au niveau des réseaux sociaux ?
Question délicate car il suffit qu’une ou deux personnes voient et interagissent pour que je sois le plus heureux 🙂 Disons que je suis passé de zéro à deux mille abonnés en un an, cela s’est donc fait chaque jour, à chaque dessin.
Quels ont été les retombées ? (notoriété, viralité…)
Je suis devenu une star ! Non.. Je plaisante 😉 En réalité j’ai vu plusieurs personnes qui se sont remisent à dessiner à cause de moi. J’ai également eu des commandes de dessins et plus récemment on m’a proposé d’être exposé dans un musée au Canada. Les retombées ont surtout étaient personnelles avec cette liberté de la main à nouveau acquise.
A partir de quel moment tu as pensé en faire un livre ?
Vers les deux tiers du projets sous la demande des gens, je me suis dit qu’il serait intéressant d’offrir à tous la possibilité d’avoir les dessins qu’ils réclamaient. J’ai donc commencé à chercher un imprimeur, à composer le livre, à travailler la couverture, le site de vente, etc.
Penses-tu que le fait d’avoir détourné Instagram a été à ton avantage par rapport aux utilisations habituels (photos de chats ou de soit)
Je ne cherche jamais l’avantage mais j’essaye toujours de me retrouver dans les formes d’expression que j’emprunte. Beaucoup d’autres dessinateurs et artistes utilisent Instagram également mais chacun possède son univers, son « style ».
Maintenant que c’est « fait », as tu des perspective de V2 pour celui la ou attend tu de trouver une autre idée sur un autre réseau ?
Le projet n’est pas encore terminé car le livre est encore en vente sur http://instadraw.net et les histoires qui en découlent ne se font pas attendre. Cependant, 2014 sera le théâtre d’une nouvelle année d’expérimentation, j’en suis sûr 🙂
Merci pour cette interview !